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Érysipèle

15 avril

Érysipèle

L’érysipèle (également appelé « dermohypodermite aiguë ») est une infection de la peau due à une bactérie, le plus souvent un streptocoque. Cette infection peut apparaître sur diverses parties du corps, mais le plus souvent elle se situe sur les jambes (dans plus de 85 % des cas) et le visage (10 % des cas). En général, la bactérie s’introduit dans l’organisme par une plaie (la « porte d’entrée »).

L’érysipèle est une maladie fréquente. Il y aurait entre 6 000 et 60 000 cas par an en France.

L’érysipèle touche essentiellement les enfants et les personnes de plus de 40 ans, avec un pic de fréquence autour de 60 ans.

Outre l’âge, les facteurs de risque de l’érysipèle sont :

  • l’existence d’une plaie de la peau ;
  • la présence de mycose entre les orteils à l’origine de plaie ;
  • des antécédents d’érysipèle (les récidives sont fréquentes) ;
  • un œdème (gonflement) des jambes, par exemple lié à une insuffisance veineuse chronique ou d’origine lymphatique (« lymphoedème ») ;
  • le surpoids et l’obésité ;
  • une immunodépression du fait d’une maladie ou d’un traitement.

La prévention de l’érysipèle consiste à éviter l’apparition de plaies qui pourraient servir de porte d’entrée pour les bactéries. Par exemple :

  • désinfecter toute plaie le plus rapidement possible ;
  • surveiller l’intégrité de la peau entre les orteils et traiter les mycoses rapidement ;
  • adopter les mesures de prévention des mycoses du pied, en particulier chez les personnes qui souffrent d’insuffisance veineuse chronique ;
  • hydrater la peau des jambes avec une lotion ou une crème après la toilette.

Chez les personnes qui ont les jambes enflées du fait d’une insuffisance veineuse chronique, le port de bas de contention réduit les gonflements et contribue à prévenir l’érysipèle.

Chez les personnes qui ont souffert de plusieurs récidives d’érysipèle, un traitement antibiotique préventif peut être proposé.

L’érysipèle est une maladie d’apparition soudaine, avec une poussée de fièvre importante et des frissons (bien qu’environ 15 % des patients ne présentent pas ou peu de fièvre). Les symptômes au niveau de la peau peuvent apparaître en même temps que la fièvre ou quelques heures après.

La peau présente une ou plusieurs plaques rouges, chaudes, luisantes et gonflées qui sont douloureuses au toucher. Parfois, de petites bulles sont présentes, ou de petits saignements sous la peau voire un petit ulcère. Ces signes apparaissent en général sur une seule jambe, parfois sur le visage.

Parce que la réaction immunitaire est intense, les ganglions lymphatiques qui drainent la zone touchée sont gonflés et douloureux chez environ un patient sur deux (par exemple, ceux de l’aine du côté de la jambe touchée). Chez 25 % des patients, une trace rouge part de la lésion de la peau et remonte aux ganglions : c’est la « lymphangite ».

Si l’érysipèle n’est pas traité, le streptocoque qui en est la cause va se multiplier et se propager plus profondément sous la peau, puis éventuellement dans l’ensemble du corps et provoquer une infection des reins ou des articulations, voire une septicémie (une infection généralisée).

Parfois, un érysipèle peut provoquer l’aggravation d’une maladie préexistante jusque-là bien contrôlée : diabète, insuffisance cardiaque, par exemple. Chez les personnes prédisposées, l’érysipèle peut entraîner la formation d’un caillot dans les veines profondes (embolie). Enfin, dans 10 à 15 % des cas, un abcès peut se former sous la lésion.

Les traitements antibiotiques sont efficaces pour traiter un épisode d’érysipèle. Néanmoins, les récidives sont fréquentes, en particulier chez les sujets à risque : 12 % rechutent dans les six mois après le premier épisode, 30 % dans les trois années qui suivent.

Le traitement de l’érysipèle repose sur la prescription d’antibiotiques. De plus, le traitement comporte du repos au lit, ainsi que des médicaments contre la fièvre et la douleur (paracétamol). Attention, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS, comme l’ibuprofène par exemple), suspectés de favoriser l’évolution vers des formes graves (fasciites nécrosantes), sont formellement contre-indiqués en cas d’érysipèle.

Avec un traitement adapté, la fièvre disparaît en moins de trois jours. Ensuite, la zone de peau touchée retrouve progressivement son aspect normal et redevient normale en dix à quinze jours.

Le traitement antibiotique dure de dix jours à deux semaines et doit être pris jusqu’au bout, même si les symptômes ont disparu. En cas de récidives multiples, un traitement antibiotique de longue durée (de quatre à dix-huit mois) peut être nécessaire pour les prévenir.

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