Examens urinaires
Que ce soit pour diagnostiquer et soigner une infection urinaire, explorer le fonctionnement de certains organes, identifier l’usage de stupéfiants ou savoir si l’on est enceinte, les analyses d’urine apportent de nombreuses informations concernant notre santé. Quels sont les usages de ce type d’examen complémentaire ? Comment en interpréter les résultats ?
Qu’est-ce que l’ECBU ?
L’examen urinaire le plus souvent prescrit est l’ECBU, l’examen cytobactériologique des urines. Comme son nom l’indique, il recherche à la fois des cellules (cyto-, la cellule en grec) et des bactéries. Les cellules en question sont en particulier celles du système immunitaire qui s’activent lors d’une infection.
Bien prélever ses urines pour un ECBU
Pour ne pas contaminer un prélèvement d’urines, il est préférable de commencer par se laver soigneusement les mains au savon, ainsi que la vulve ou le pénis, en rinçant bien pour éliminer le savon.
Ensuite, on évite de prélever le premier jet d’urine qui risque d’avoir été contaminé par les germes résiduels présents sur les organes génitaux, et on urine ensuite dans le flacon sans le remplir complètement. Le flacon est ensuite hermétiquement fermé et porté au laboratoire d’analyses dès que possible accompagné de l’ordonnance et de l’heure du prélèvement. En cas d’empêchement, il est possible de le placer quelques heures au réfrigérateur (4°C).
Les tests urinaires par bandelettes
Les bandelettes multi-usages permettent de tester les urines pour de nombreux paramètres sans être forcé de porter les urines au laboratoire. Parmi les éléments qui peuvent être détectés ou mesurés au cabinet du médecin ou à domicile :
- le glucose : un taux sanguin de glucose (glycémie) supérieur à 1,8 g/l se traduit par un taux de glucose plus élevé dans les urines, ce qui peut permettre de diagnostiquer un diabète ou de repérer un traitement antidiabétique mal équilibré.
- les corps cétoniques : ces substances sont présentes dans les urines en cas de diabète non traité ou mal contrôlé, ou lorsque les personnes ont une alimentation très déséquilibrée (par exemple un régime hypocalorique drastique).
- le pH : des urines acides ou alcalines (basiques) peuvent indiquer un éventuel déséquilibre acido-basique de l’organisme. Un pH durablement alcalin peut indiquer une infection urinaire.
- les protéines : normalement, il y a peu de protéines dans les urines. Une concentration importante de protéines dans les urines peut indiquer une maladie rénale, par exemple liée à un diabète ou une hypertension artérielle.
- les hématies : l’excès de globules rouges dans les urines est le plus souvent lié à une inflammation, la présence de calculs, une maladie du rein ou, parfois, une tumeur du rein ou de la vessie. Il peut également s’agir de la conséquence d’un traitement anticoagulant mal équilibré.
- les leucocytes : les bandelettes donnent une idée de la présence de globules blancs dans les urines et peuvent amener le médecin à demander un ECBU si une infection est suspectée.
- les nitrites : la bactérie que l’on retrouve le plus fréquemment en cas d’infection urinaire (E. coli) transforme les nitrates issus de l’alimentation en nitrites. Il en est de même pour d’autres bactéries liées aux cystites. De ce fait, la présence de nitrites dans les urines est un indicateur d’infection urinaire.
- la bilirubine : la bilirubine est une substance issue de la dégradation des globules rouges. Lorsqu’elle est présente en trop grandes quantités dans les urines, cela peut indiquer une maladie du foie ou un blocage des voies d’excrétion de la bile.
- l’urobilinogène : comme la bilirubine, l’urobilinogène en grande quantité dans les urines peut indiquer une maladie du foie (hépatite, cirrhose) ou une destruction massive de globules rouges du fait d’une maladie.
La lecture des bandelettes urinaires se fait à l’aide d’une échelle colorimétrique habituellement imprimée sur leur emballage, après un temps de réaction chimique qui dépend selon le paramètre mesuré.
Les tests urinaires de grossesse
Les tests de grossesse urinaires détectent la présence de bêta-hCG (hormone chorionique gonadotrope humaine ou gonadotrophine chorionique humaine), une hormone qui apparaît dans le sang et dans les urines en début de grossesse.
Le plus souvent, les tests de grossesse recommandent une utilisation le premier jour de retard des règles. Avant cette date (mais au moins 10 jours après l’éventuelle fécondation), mieux vaut utiliser :
- soit un test dit « très précoce », qui est utilisable à partir de 10 à 12 jours après la fécondation ;
- soit un test dit « précoce » (sensibilité à partir de 20 UI/l de bêta-hCG) réalisable deux à trois jours avant la date d’apparition supposée des règles.
Des tests de sensibilité minimale égale à 25 UI/l existent également, à utiliser la veille du jour où les règles sont supposées revenir. Enfin, des tests plus anciens, moins sensibles, existent encore mais sont moins utilisés.
Dans tous les cas, il est préférable d’effectuer le test avec la première urine du matin, plus concentrée en bêta-hCG pour peu que l’on n’ait pas trop bu de liquides la veille au soir. Le délai de lecture du test est indiqué sur sa notice. Attention, cinq minutes après le moment supposé de la lecture le résultat n’est plus aussi fiable (et il ne l’est plus du tout dix minutes après le moment supposé de la lecture). Lisez attentivement la notice.
Un test de grossesse urinaire peut-il se tromper ?
Les tests urinaires de grossesse sont très fiables s’ils sont utilisés correctement lors de la période préconisée en fonction du type de test. Dans certains cas, un test de grossesse urinaire peut néanmoins être faussement négatif. C’est le cas s’il est effectué trop tôt après la fécondation (ou si vous utilisez un test trop peu sensible considérant le délai écoulé depuis la fécondation), ou si les urines sont trop diluées par des boissons excessives dans les heures précédant le test.
Un test de grossesse peut également être faussement positif lorsque la femme prend certains traitements hormonaux à base d’alpha-hCG, par exemple contre l’infertilité. Les femmes qui prennent ce type de traitement sont habituellement averties par leur gynécologue ou leur pharmacien. En revanche, la prise d’une pilule contraceptive ne peut pas fausser positivement un test de grossesse.
D’autres médicaments hormonaux prescrits en cas d’infertilité féminine peuvent modifier la durée du cycle ce qui peut avoir un impact sur la date à laquelle effectuer le test urinaire. Mieux vaut s’informer auprès de son gynécologue. L’allaitement maternel peut également modifier la durée des cycles donc rendre l’usage de ces tests plus délicat.