les coliques néphrétiques
Qu’est-ce que la lithiase urinaire ?
Les coliques néphrétiques sont dues à la présence de calculs au niveau des reins. Lorsqu’elles sont en concentration excessive pendant des mois ou des années, certaines substances éliminées dans l’urine (oxalate de calcium, phosphate de calcium, cystine, acide urique, etc.) forment des cristaux dans les reins ou dans la vessie. Ceux-ci peuvent s’agréger et former des petites particules solides, les calculs urinaires ou calculs rénaux, qui bouchent les canaux par lesquels l’urine est évacuée ou s’accumulent dans la vessie. Cette maladie, appelée lithiase urinaire ou urolithiase, touche près de 10 % des hommes et 5 % des femmes au moins une fois dans leur vie.
La lithiase urinaire est une maladie récidivante : chez la moitié des personnes qui ont connu une crise de colique néphrétique, une deuxième crise est observée dans les cinq années suivantes. Cette tendance aux rechutes justifie la mise en place de mesures destinées à les prévenir.
Quels sont les symptômes de la lithiase urinaire ?
Lorsqu’ils sont minuscules, les calculs peuvent être éliminés par les voies naturelles et peuvent parfois entraîner la présence de sang dans les urines. La manifestation la plus connue de la lithiase urinaire survient lorsque les calculs se bloquent dans les reins. Des douleurs très intenses se propageant du milieu du dos vers l’aine sont alors ressenties, parfois accompagnées de nausées et de vomissements : c’est la colique néphrétique. S’ils ne sont pas pris en charge médicalement, les calculs rénaux peuvent provoquer une infection du rein, voire une insuffisance rénale ou une septicémie.
Les causes des coliques néphrétiques
Il existe souvent une prédisposition familiale à la survenue de lithiase urinaire : les personnes qui ont des taux sanguins d’acide urique élevés (celles qui sont prédisposées aux crises de goutte) ont un risque plus important. Chez les personnes qui ont un terrain propice, une hydratation insuffisante et un régime alimentaire riche en protéines et en sel favorise la formation de calculs urinaires. Les personnes qui souffrent d’obésité ou d’hypertension artérielle présentent également un risque plus élevé.
Un dérèglement des glandes parathyroïdes (qui contrôlent le taux de calcium dans le sang), peut également en être la cause. De plus, certains médicaments tels que la sulfadiazine ou l’indinavir, l’abus de médicaments laxatifs (ou une diarrhée chronique), ainsi qu’un excès d’apport de vitamine D peuvent également favoriser l’apparition d’urolithiase.
Que faire en cas de colique néphrétique ?
Attention, si vous suspectez un début de colique néphrétique, ne buvez pas de grandes quantités de liquides en espérant chasser le calcul ! L’accumulation d’urine dans le canal bouché ne ferait qu’aggraver la douleur. Vous pouvez éventuellement prendre un médicament antalgique (par exemple, un anti-inflammatoire non stéroïdien) ou un médicament antispasmodique. Consultez votre médecin si la douleur persiste au-delà de quelques heures.
Il est également recommandé de tamiser les urines à l’aide d’un grand filtre à café ou d’une petite passoire (passette). Tous les calculs retrouvés ainsi doivent être conservés pour analyse.
La température doit être prise tous les matins. En cas de fièvre supérieure à 38 °C, il faut consulter un médecin en urgence.
Même si la douleur a disparu, les examens prescrits par le médecin doivent être réalisés.
Les traitements des coliques néphrétiques
Le premier traitement prescrit par le médecin vise à soulager la douleur des coliques, avec des antalgiques adaptés à l’intensité de la crise. En l’absence de contre-indication, les AINS sont privilégiés car ils diminuent le tonus musculaire des voies urinaires et réduisent le gonflement inflammatoire au niveau du calcul.
Ensuite, le médecin essaie de favoriser l’élimination du calcul urinaire par les voies naturelles soit par effet chimique en modifiant la composition des urines (permettant ainsi aux calculs de se dissoudre), soit par effet physique (lithotritie extra-corporelle) pour les disloquer. La lithotritie repose sur l’usage d’ultrasons pour générer des ondes de choc qui vont désintégrer les calculs. Cette procédure est indolore et ne nécessite habituellement pas d’hospitalisation.
Dans les cas difficiles ou ceux où la lithotritie est contre-indiquée, la chirurgie peut être nécessaire pour détruire ou extraire les calculs.
Comment prévenir les rechutes de lithiase urinaire ?
Chez les personnes sujettes aux coliques néphrétiques, certaines mesures simples permettent de diminuer le risque de connaître une nouvelle crise.
- Buvez au moins deux litres d’eau par jour. Lorsqu’il fait chaud, ou lors d’activité sportive, il est nécessaire de boire davantage, au moins trois litres dans la journée. Idéalement, les urines devraient rester pâles en toute circonstance. Évitez les eaux minérales trop riches en calcium. Les eaux minérales riches en bicarbonates sont à privilégier.
- Réduisez votre consommation de protéines. La consommation quotidienne de protéines ne devrait pas dépasser un gramme de protéines par jour et par kilo de poids (par exemple, 70 g par jour pour un homme de 70 kg).
- Réduisez votre consommation de sel.
- Enrichissez votre alimentation en fruits et légumes, en particulier ceux riches en potassium qui favorise l’élimination du calcium : banane, pommes de terre, fèves, par exemple.
- Attention à certains aliments. Les abats, les fruits de mer, les asperges, la rhubarbe, le cresson, l’oseille, les épinards, le fenouil, les fruits rouges, les fruits secs, le persil ou la moutarde en grande quantité, le café soluble, le chocolat, le thé longuement infusé et le vin blanc ont la réputation de favoriser l’apparition de calculs urinaires.
Au-delà de ces mesures diététiques, le médecin organise un suivi médical pour évaluer la croissance ou la formation de nouveaux calculs. Il peut prescrire des médicaments destinés à prévenir l’apparition de calculs.