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Syndrome du colon irritable

3 octobre

Syndrome du colon irritable

Également appelé « syndrome de l’intestin irritable », « colopathie fonctionnelle » ou « troubles fonctionnels intestinaux », le syndrome du côlon irritable est un trouble bénin mais qui peut perturber la vie quotidienne. Il se traduit par des maux de ventre, des diarrhées, de la constipation et des ballonnements, en l’absence de lésions objectivables du gros intestin. Ces symptômes apparaissent et disparaissent au gré des poussées (crises) et des périodes de rémission. Aggravé par le stress et l’anxiété, ce syndrome touche de nombreuses personnes et interfère avec leur vie professionnelle et sociale.

En France, on estime qu’entre 9 et 12 % de la population souffre de troubles fonctionnels intestinaux, à divers degrés de sévérité, dont 5 % souffrent de syndrome du côlon irritable diagnostiqué et pris en charge médicalement.

Le syndrome de l’intestin irritable est plus fréquent chez les femmes que chez les hommes (jusqu’à deux fois plus fréquent). En général, ce trouble apparaît à l’adolescence. Il est plus fréquemment observé chez les personnes âgées de 20 à 40 ans.

Les personnes anxieuses ou qui sont soumises à un stress persistant semblent plus à risque de souffrir de syndrome du côlon irritable. De plus, la colopathie fonctionnelle semble plus fréquente chez les personnes qui souffrent de syndrome de fatigue chronique, de fibromyalgie ou, chez les femmes, de règles douloureuses.

Les causes du syndrome du côlon irritable ne sont pas connues. Environ la moitié des personnes qui en souffrent se décrivent comme stressées et rattachent les crises de colopathie à des périodes de fatigue ou de stress intense. Néanmoins, ni le stress, ni l’anxiété ne sont les seuls facteurs à l’origine de ce trouble.

Dans la plupart des cas, il est possible tout au plus de rattacher les poussées au stress ou à certains types d’aliments (par exemple, les crudités, les légumes secs ou les choux), variables selon chaque personne.

Le diagnostic du syndrome de l’intestin irritable repose sur l’existence de certains signes dits « critères de Rome » :

  • des troubles fonctionnels de l’intestin présents plus de trois jours par mois pendant plus de trois mois, au cours des six derniers mois ;
  • pendant les crises, deux éléments parmi les trois suivants : un soulagement des douleurs par la défécation, une modification de la fréquence des selles (constipation ou selles trop fréquentes), ou une modification de la consistance des selles (diarrhée).

Il n’existe pas de traitement médicamenteux spécifique du syndrome de l’intestin irritable. Sa prise en charge consiste essentiellement à rectifier les habitudes alimentaires pour soulager les symptômes et pour éliminer les aliments qui déclenchent ou aggravent les poussées.

La prise en charge diététique du syndrome du côlon irritable

Lorsqu’un diagnostic de syndrome de l’intestin irritable est posé, le médecin donne des conseils diététiques adaptés à son patient :

  • Tenir un journal de son alimentation afin d’identifier les aliments qui contribuent à déclencher les symptômes. Le plus souvent, ces aliments font partie de la famille des légumes secs (pois, lentilles, haricots secs, etc.) ou de celle des choux (chou vert, brocoli, choux de Bruxelles, chou kalé, etc.).
  • Lutter contre la constipation en veillant à consommer des fibres facilement digestibles (légumes et fruits cuits, par exemple), en buvant suffisamment d’eau tout au long de la journée et en pratiquant une activité physique régulière. Dans certains cas, il peut recommander la prise régulière de graines de psyllium (ispaghul) riches en fibres dites « solubles ».
  • En cas de diarrhée, il peut conseiller de limiter temporairement la consommation de fibres et de produits dérivés du lait, ainsi que celles des aliments et boissons contenant de la caféine (café, thé, chocolat, maté, colas, etc.).
  • En cas de ballonnements, il est recommandé de réduire les crudités et les aliments favorisant la production de gaz intestinaux (lentilles, haricots blancs, légumes secs, farineux) et de limiter la consommation de boissons gazeuses et de chewing-gums.

Les médicaments du syndrome du côlon irritable

Lorsque le syndrome de l’intestin irritable se traduit par de la constipation résistante aux modifications alimentaires, le médecin peut prescrire des laxatifs de lest ou des laxatifs osmotiques. En cas de diarrhée non soulagée par des mesures diététiques et interférant avec la vie quotidienne, des ralentisseurs du transit intestinal peuvent être administrés pendant une courte période.

Lorsque les maux de ventre persistent, le médecin prescrit des médicaments antispasmodiques qui agissent sur les muscles de l’intestin et soulagent la douleur.

Dans certains cas, le médecin peut également prescrire un traitement tranquillisant de courte durée (pour aider à traverser une période de stress).

Les techniques psychothérapeutiques et de relaxation dans le syndrome du côlon irritable

Les personnes chez qui les poussées de colopathie fonctionnelle sont liées à un excès de stress peuvent bénéficier de séances de relaxation ou de psychothérapie destinées à leur apprendre à mieux gérer les situations à l’origine du stress.

Chez ces personnes, la pratique régulière d’une activité physique peut également apporter un bénéfice, à la fois face au stress mais également pour réguler l’activité de leur intestin.

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